Communicants : êtes-vous des créateurs ou serviteurs créatifs ?

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Qui a bouffé mon taf ?« Qui a bouffé mon taf ? »

 

Je viens de finir de lire That Used to Be Us, de Thomas Friedman et Michael Mandelbaum, dont un chapitre en particulier m’a fait beaucoup réfléchir sur l’avenir de nos professions, que nous soyons communicants ou autre.

Ce livre n’étant pas encore disponible en français, je reprends et débats les points essentiels de la section « Who ate my job? » du chapitre 4.*

 

 

 

Le marché du travail est divisé en 3

Et bientôt en 2.

  1. les emplois non routiniers et hautement qualifiés
  2. les emplois routiniers et moyennement qualifiés
  3. les emplois non routiniers et peu qualifiés

 

Mais même les emplois hautement qualifiés – avocats, comptables, médecins, journalistes, traducteurs, ou autres CSP+ ne sont pas à l’abri de devenir superflus avec la mondialisation et la révolution des NTIC.

Tout dépend de la manière dont vous faites votre travail.

Créateurs et serviteurs

Nous appartenons tous à l’une ou l’autre de ces catégories.

Les créateurs sont ceux qui innovent, apportent une réelle valeur ajoutée et génèrent des gains de productivité.

Les serviteurs viennent en appui des créateurs et autres serviteurs en fournissant les ressources et services (que ce soient des logements, du conseil juridique ou des services administratifs par exemple), et bon nombre d’entre eux seront remplacés par des outils ou machines ou deviendront obsolètes au fur et à mesure que la manière de vivre et travailler changera.

Dichotomie fondamentale entre créateurs et serviteurs

Pour autant, les créateurs ne sont pas à l’abri d’être marginalisés.

A l’avenir, les deux profils – créateurs et serviteurs – auront à répondre au quotidien à une question fondamentale que posent les auteurs :

Suis-je en train d’apporter une valeur ajoutée en offrant quelque chose d’unique et d’irremplaçable ? Est-ce que je rajoute un nappage de chocolat, de la crème fouettée et une cerise sur le gâteau dans tout ce que je fais ? (ma traduction)

A la clé, la capacité d’effectuer tout travail non routinier de manière non routinière.

Créateurs créatifs et serviteurs créatifs

Tôt ou tard, si vous êtes un créateur routinier, vous risquez d’être remplacés. Dur à dire, mais vrai.

Les auteurs citent en exemple des montagnes de documents juridiques analysés par ordinateur lors de la préparation de procès, travail habituellement effectué par des armées d’avocats à des coûts mirobolants.

D’autres avancées (pas toujours heureuses, nous sommes d’accord, mais il faut être lucide) viennent à l’esprit, telles l’analyse de radios médicales par ordinateur, la traduction et l’interprétation automatiques ou la rédaction assistée par ordinateur – ces derniers touchant à nos métiers de communicants, aïe !

Idem pour les serviteurs qui, pour maintenir leurs salaires et niveaux de vie, auront à réinventer leur travail ou l’effectuer avec une passion hors du commun ou une touche résolument personnelle.

Parlons de nous, les communicants !

La notion de valeur ajoutée (sa définition et promotion), à ce jour, est la clé d’un positionnement différenciant, de projets valorisants et de tarifs satisfaisants. Pour parler « cash », c’est ce qui distingue un prestataire lambda – qui fait un travail correct, à des tarifs moyens, mais sans distinction particulière quant à son expertise, ses méthodes de travail ou sa qualité de service au client – de celui qui est à la pointe de son métier et sait le valoriser – à son profit et celui de ses clients.

(Et comme dans le commerce, c’est ce moyen de gamme qui est le plus touché lors de crises économiques ou de changements fondamentaux dans les modes de travail. Le bas de gamme tire son épingle du jeu en misant sur le volume produit de manière standardisée à bas coût et le haut de gamme par son positionnement luxe, exclusif et à la qualité irréprochable.)

Demain, pour rester dans la course, il ne suffira plus d’être des créateurs ou serviteurs qui exercent leurs métiers non routiniers de manière routinière. Il faudra redoubler d’effort pour être des créateurs créatifs ou des serviteurs créatifs. 

Comme le soulignent Friedman et Mandelbaum :

Une économie en bonne santé n’est pas uniquement propulsée par des gains d’efficacité et de productivité, mais aussi par l’innovation. C’est-à-dire grâce à des individus qui inventent des produits et services qui rendent d’autres plus confortables, plus productifs, plus éduqués, les divertissent, améliorent leur santé et leur sécurité. (ma traduction)

Faisons un brainstorming ensemble

Lors de la conférence d’Ideas on Stage mardi dernier, Clément Cazalot, fondateur de docTrackr.com, a défini le processus d’innovation d’une manière géniale. Il conseille de “tomber amoureux du problème et non pas de sa solution.”

D’autres experts (consultants, coach, chasseurs de têtes, et j’en passe) soulignent l’importance capitale de communiquer la passion de son métier pour résonner auprès de clients, prospects, auditoires et employeurs et décrocher la timbale.

Que pouvez-vous faire pour “tomber amoureux des problèmes de vos clients” (pour les résoudre) et pour transmettre une passion enivrante ?

Perso, je cogite et ai déjà quelques idées à peaufiner. Mais je vous laisse la primeur de lancer cette tempête céphalique collective pour ne pas l’orienter d’office. Promis, je partagerai mes idées aussi 🙂

C’est à vous !

* La lecture sur Kobo – une liseuse électronique – ne permet pas de donner des références de pages fiables.

 

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