Le français se perd et nous avons enfin compris pourquoi

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Amoureux de la langue de Molière, il y a le feu au lac.

Si vous n’avez pas de bambins scolarisés en France, vous devez être, comme nous, béatement confiants et innocents. Pour ceux qui sont déjà au parfum, vous pouvez zapper ce poste.

Un gamin éveillé, intelligent, et auquel les parents parlent d’une manière civilisée, c’est une bonne chose, non?

Manifestement pas. Innocents non informés, accrochez-vous.

Nous avons passé un merveilleux dimanche avec des amis qui ont trois garçons entre 12 et 6 ans. Ils ont fait notre éducation. Un jour, le petit dernier rentre de l’école avec un mot de sa maîtresse demandant aux parents de faire en sorte que le petit élève cesse d’utiliser des mots déplacés et trop intello pour un gamin de son âge. Les mots en question étaient « cellule » et « plaquette ». Au cours de la semaine de classe, il avait expliqué pourquoi une alimentation saine était nécessaire aux cellules. Il avait aussi réconforté un pote qui s’était égratigné et donc saignait en lui disant de ne pas s’inquiéter, ses plaquettes allaient arrêter tout cela vite fait.

Nous étions pantois : le nivellement par le bas en classe s’étend maintenant à une requête de l’Education nationale de limiter l’instruction d’enfants éveillés et débordants de questions à la maison. On commence à comprendre pourquoi le taux de réussite au bac est impressionnant alors que peu de bacheliers sont capables de rédiger un courrier sans fautes d’orthographe ou de grammaire.

Cela se corse.

Le « Mammouth », non content de limiter le vocabulaire autorisé par tranche d’âge, développe un language propre à lui qui est à l’image de sa lourdeur administrative et l’opacité de sa communication.

Deux exemples suffisent. Savez-vous ce qu’est un « référentiel bondissant » ? Un ballon.

Dans « l’ancien temps », on nous apprenait que pour avoir une belle plume, il fallait s’exprimer clairement et succinctement et ne pas utiliser deux mots (ou plus) si un mot unique existait pour exprimer notre pensée. Tout ça, faut le savoir, c’est fini.

Etes-vous un « géniteur d’apprenant » ? C’est un parent d’élève. Mais là, vous le concevez bien, il y a un couac. En 2007, un parent d’élève n’est pas nécessairement son géniteur. Merci à l’Education nationale de soutenir et de valoriser les familles recomposées (et leurs enfants souvent particulièrement sensibles), c’est une preuve supplémentaire de sa sublime démarche pédagogique.

Enfin, chers lecteurs, merci de votre tolérance face à notre désespoir !

Un jour, les livres ou vidéos pour apprendre à lire aux enfants, traduits du français vers l’anglais, nous feront suivre l’assemblage des lettres en disant :

« Follow the bouncing referent »

A bientôt,

Lokahi & Quill

 

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Comments: 1

(comments are closed)

 
  • Au secours ! Dites-moi que je rêve (ou plutôt que je cauchemarde) !

    Un soit-disant professionnel de l’éducation qui demande qu’un enfant cesse d’utiliser un vocabulaire parfaitement pertinent ? Je suppose que l’idée d’expliquer à toute la classe le sens des mots en question ne l’a pas effleuré un instant ?

    Ubu est mort, vive Ubu !