Traducteurs : Quand acceptez-vous d’effectuer des tests?

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J’annonce la couleur : habituellement, les tests gratuits et moi, ça fait mille, ce n’est pas la meilleure utilisation de mon temps.

Mais….de temps en temps… le projet annoncé titille…. surtout quand cela touche à du rédactionnel créatif qui nécessite des connaissances interculturelles solides pour choisir les valeurs de la culture cible capables de vendre le produit tout en restant fidèle aux valeurs (étrangères) de la marque.

A ce sujet, je vous conseille, inter alia, l’excellent livre de Marieke de Mooij’s
Global Marketing & Advertising: Understanding Cultural Paradoxes”.

J’ai été contactée pour un projet de longue haleine d’adaptation marketing et publicitaire fort intéressant.

Plutôt que de répondre par écrit au courriel qui me fut envoyé, j’ai pris mon téléphone pour en savoir plus. Conversation sympathique, professionnelle, intéressante… Où l’ultime sujet fut : « on exige un test ». Gratuit, bien sûr.

Pause.

Quel autre métier accepte des tests gratuits ?

J’explique ma position (un plombier accepterait-il de réparer mon robinet qui fuit à l’oeil pour me démontrer ses aptitudes ? Un avocat rédigerait-il un court avenant à mon testament pour illustrer ses compétences ?) et propose à mon interlocuteur de m’envoyer le test, j’aviserai.

Le test est arrivé avec 24 heures de retard. Vendredi soir. A effectuer en 48 heures (ah bon ?). C’est à rendre lundi soir. A moins d’y passer le weekend, j’aurais, en fait, moins d’une journée pour le travailler (encore moins si l’on inclut le plan de charge habituel d’un professionnel).

Un test doit être légitime et réaliste

Et quel test ! Il comporte deux textes et deux slogans à adapter (ou à créer, c’est selon), qu’il faut ensuite retraduire dans la langue source. En outre, il faut rédiger un argumentaire client expliquant sa logique, ses choix et ses partis pris pour chacun de ces 4 tests (tous très différents).

En moins d’une journée. Cohérent ? Les agences publicitaires internationales peuvent prendre des jours (voire des semaines) à trouver un slogan percutant et efficace dans la culture cible  (et elles facturent en conséquence).

J’ai dit « non, merci. » Avec regret. Mon argument principal ?

I wouldn’t whip through all this, back translate it and write a compelling client
argument in under a day for a client, and I won’t do it for a test.

Autrement dit, en bon français, je ne torcherais pas ce travail pour un client et je ne le ferais pas pour un test.

Apparemment, le prospect l’a bien pris (On va voir si on peut faire une exception…), j’attends donc la suite de l’histoire.

Et vous ?

Et vous ? Quelle est votre politique concernant les tests ? D’agences de traduction ? De communication ? De clients directs ?

 

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Comments: 29

(comments are closed)

 
  • Hmmm…je crois avoir été contactée pour le même test (avec argumentaire et back translation)…j’ai donné la même réponse que toi :-))

    J’ai plusieurs projets récents détaillés sur mon site web et peux montrer des échantillons pertinents de ma production…je ne vois donc pas l’intérêt de ce genre de test, ni pour moi, ni pour le client (les conditions de ce test ne ressemblent à aucun cas à ce genre de travail en conditions réelles).

     
     
     
  • Rob Grayson

    J’ai fait beaucoup de tests à titre gratuit quand j’étais un débutant naïf avec tout à apprendre. Aujourd’hui, j’accepte de faire un test gratuit si :

    – l’agence me paraît (ou je la sais) sérieuse, honnête et professionnelle ;
    – le job en question a l’air intéressant ;
    – j’ai assez de temps pour le faire.

    En règle générale, je n’accepte pas de réaliser des tests au-dessus de 500 mots. C’est bien suffisant pour que le client puisse apprécier la maîtrise d’un texte financier technique. A vrai dire, je fais très peu de tests aujourd’hui, et ceux que je réalise sont souvent demandés par des agences sérieuses avec lesquelles je travaille depuis longtemps, et sont rémunérés.

     
     
     
    • C’est une bonne observation, Rob — lorsqu’elles demandent à un traducteur professionnel d’effectuer un essai, les agences sérieuses trouvent normal de rémunérer ce travail.

      AMHA, ceux qui débutent dans le métier devraient plutôt investir leur temps à se spécialiser plutôt que d’accepter pléthore de tests gratos d’agences qui, la plupart du temps à en lire les forums, ne fournissent aucun retour.

       
  • Oliva

    Je suis d’accord avec vous Patricia, mais si on essaie de voir la situation du point de vue des agences, on changerait peut-être d’avis. Oui, on ne demande pas à un médecin ou un avocat de faire un test à titre gratuit, mais pour devenir médecin ou avocat, il faut faire de longues années d’études et obtenir un diplôme pour exercer le métier. Pour devenir traducteur, il suffit de s’inscrire à l’URSSAF (et encore…). Le marché de traduction n’est pas réglementé et il y a beaucoup d’escrocs. Pour trouver un traducteur compétent, les agences doivent faire le tri parmi des dizaines d’escrocs qui tentent leur chance. Pour les agences, un traducteur qui accepte de faire une traduction à titre gratuit, c’est un gage de sérieux et une bonne occasion de juger si le travail est à la hauteur de ses attentes.

    Donc, pendant que je suis en train de consituter une clientèle, ca ne me dérange pas de montrer preuve de mon professionalisme et mes compétences en traduction en effectuant un petit test de 300 mots à titre gratuit.

     
     
     
    • Merci de vos remarques, Oliva. Elles soulèvent bon nombre de points qui méritent une discussion plus soutenue (sujets de billets à venir ?).

      Revenons pour l’instant au point de vue des agences.

      Oui, je suis d’accord avec vous : n’importe qui peut se dire traducteur (que cette personne travaille légalement ou non) et ceci porte préjudice à la profession, aux clients, aux agences et à tout autre prescripteur. Mais la réglementation de la profession n’est pas forcément la bonne solution pour maintes raisons; de plus, une règlementation nationale aurait peu d’effets puisque les métiers de la traduction peuvent s’exercer à distance, à contrario des métiers de la santé par exemple.

      Une agence a le même souci à la base qu’un client direct : trouver un professionnel capable d’effectuer un travail de qualité dans le domaine donné et les délais impartis. Je vous l’accorde, ce n’est pas toujours facile (le fascicule “Traduction: Faire les bons choix” disponible en téléchargement, entre autres, sur les sites de la SFT et de la FIT, donne de précieux conseils aux acheteurs de traductions) . Mais depuis le temps que je roule ma bosse, je constate, par exemple (liste non exhaustive) que:
      – un débutant ou un “simili traducteur” est plus susceptible d’accepter de faire un test gratuit qu’un professionnel expérimenté
      – un professionnel est à même de prouver son expérience (encore plus, il/elle le souhaite vivement !) en présentant des exemples de travaux réalisés, des références de clients, et en proposant que la première collaboration soit un projet modeste, mais dans des conditions réelles. Ceci est la meilleure manière pour les deux parties d’apprécier le professionalisme et les compétences de l’autre (la relation est interdépendante, bidirectionnelle).
      – un professionnel peut faire valoir un certain nombre d’engagements: adhésion à une ou plusieurs associations professionnelles, exemples de formations visant à se perfectionner, souscription d’une RCP, des travaux publiés et ainsi de suite.
      – un test gratuit ne démontre pas forcément les compétences du traducteur-candidat et il n’est guère possible d’être certain que c’est cette personne qui a effectué l’essai, seule, et dans des conditions proches d’un projet réel.
      – comme le souligne Rob, les agences sérieuses rémunèrent les essais qu’elles font passer et souvent s’appuient sur les recommandations de ceux qui leur donnent entière satisfaction pour étoffer leurs bases de données (qui se ressemble s’assemble, un bon traducteur en connait forcément au moins un autre, le bouche-à-oreille fonctionne à fond dans ce métier comme dans les autres)
      – pour un traducteur professionnel, une agence qui exige un test gratuit (et donne rarement un retour) ne donne pas l’image d’une agence sérieuse, respectueuse des professionnels sur lesquels elle est dépendante pour faire marcher son affaire.

      Je ne connais pas beaucoup de professions où un test gratuit est de mise pour mettre le pied à l’étrier, et c’est un des facteurs qui, AMHA, dévalorise le métier. Oui, il faut débuter, oui, il faut faire ses preuves et gagner ses galons, et oui, il faut payer le loyer. Alors comment sortir du cercle vicieux ? Plutôt en travaillant avec des confrères ou consoeurs partant pour vous aider à faire vos armes, en travaillant bénévolement pour des organismes humanitaires qui vous donneraient votre ours et des références, en trouvant une spécialisation qui vous intéresse suffisamment pour y consacrer bon nombre d’années, et si besoin est, en prennant un boulot alimentaire au début (ou en périodes creuses) pour payer le loyer en évitant d’avoir à faire des compromis nuisibles à votre profession (tarifs non-professionnels, travail gratuit, etc.).

      On en reparle ?

       
  • Je sais qu’on ne m’a rien demandé, mais puis-je faire une suggestion en qualité de fidèle lectrice ? Le blanc sur noir, ça fait mal aux yeux… un peu de changement, ça te tente ? (Je comprendrai très bien que tu m’envoies paître)

     
     
     
    • Mais non ! Je ne vais pas envoyer une fidèle lectrice balader 🙂 En fait, quand j’avais refait le blog l’été dernier, j’hésitais entre fond blanc/texte noir et fond noir/texte blanc, chaque variante pour des raisons distinctes. Pour trancher, j’avais fait deux maquettes et demandé l’avis d’une vingtaine de personnes (clients, graphistes, collègues), demandant leur préférence et si la deuxième était plus difficile à lire ou non. Le score ? 17/20 pour cette variante-ci.

      Cela ne veut pas dire qu’elle ne subira pas à nouveau une refonte un de ces quatre (cela prend du temps !) mais pour l’heure, j’ai une solution à te proposer : l’abonnement par courriel (bouton en haut à gauche) – des billets comme tu les préfères, en fond blanc et texte noir. Ca te va comme solution intermédiaire ? 🙂

       
      • (Les yeux de Céline doivent être contents de cette refonte 🙂 )

         
  • Ou tout simplement par RSS, mais depuis l’avènement de Twitter, j’ai tendance à cliquer sur les liens et à aller directement sur les différents blogs que je suis. Merci !

     
     
     
  • @Oliva
    Tout à fait d’accord avec la réponse de Patricia. Une agence qui tisse son réseau, qui fréquente des traducteurs lors d’évènements professionnels, qui demande des recommandations (ben, comme les clients directs, quoi) n’a pas besoin de taper au hasard dans un annuaire professionnel et demander des tests gratuits de façon aléatoire…

     
     
     
  • Oliva

    I understand your points entirely, and I hope you have understood that I am not *supporting* these agencies, merely providing an alternative opinion to balance the view in what I see as a very one-sided argument.

    I am going to wander off topic here (and write in English – sorry, it’s been a long day and I’m tired): I myself am a member of two associations (SFT and ATA). I work as a full-time freelance translator and am concurrently doing a 3-year course in medicine to become a medical translator. I believe I am doing the “right” things to drive my career forward. But in the little time I have spent in the profession (9 months) one thing has started to bother me: seasoned translators don’t seem to think twice about belittling novice translators. On other blogs I have often seen outright accusations of a lack of professionalism if neophytes dare to enter the profession at the lowest rung of the ladder (which, let’s face it, without experience is often what they HAVE to do). In the blogosphere, there is a fine line between giving helpful advice and lashing out at translators who aren’t operating their business as we see fit (Patricia, I see you as the former of the two by the way ;-)). Yet, I’m not the only one who believes that starting at the bottom is inevitable. Here is a quote from Eugene Seidel and Chris Durban as Fire Ant & Worker Bee in reply to a reader’s question:

    “What you are looking for, dear Drummer, is a means of hastening your Big Break. You don’t mention how long you have been hammering at the door, but unless you are extraordinarily lucky, amazingly skilled and/or possess a rare language combination, you are probably going to have to log some more time at the less glamorous rungs of the ladder. In practical terms, count at least two years to accumulate the strict minimum experience/ feedback you need to gain a foothold in the market.”

    Now two years is a long time to get your reputation established and drum up enough business to pay the rent/mortgage. As you rightly pointed out Patricia, translators could get an in-house position to start off with, but those positions are rare and not necessarily better paid than a translator who accepts to work very hard at the beginning and build up a reputation as a reliable and professional freelancer whilst logging time at the bottom of the ladder.

    In a very peripatetic way, my point is that we cannot disapprove of translators who accept to do tests for free, or undercharge in order to get a foothold in the market. As long as they are prepared to market aggressively and build up their skillset during their time at the bottom of the ladder, then they will become successful translators.

    As for the bottom-feeder agencies, it’s a dog eat dog world. Ideally, every agency would be serving the higher strata of clients and all translators would be paid a princely sum to produce finely crafted linguistic gems. But the current set-up is not so bad. There is space for everyone in the market, and translators who are worth their salt will derive enormous pleasure from shooting to the top through sheer hard work and determination. As the saying goes, the cream always rises to the top.

     
     
     
    • Thank you for your long and well thought-out message, Oliva – and feel free to post in either language, it’s a bilingual blog (some recommend that I have two separate blogs, one in each language, but that would take some of the fun out of it for me and weaken bridge building efforts).

      You do seem to be doing everything right, and it does take time – sometimes seemingly endless time! – to get out of the starting gate. In any profession, one has to start at the lower rungs of the ladder, and translation is no different. What does strike me as different is that it is the one of the only (the only?) professions where free tests are accepted as almost “normal”. Hello?

      Since it is very hard to increase one’s rates meaningfully (unless changing target markets and business plans!), it is important to set a viable starting baseline. If you don’t (generic you), then several years down the line, you’ll still be treading water trying to make ends meet. Chris Durban even mentions a figure (don’t know if I can write it here, but let’s say the number after the comma is not a zero 🙂 ) under which the per word rate, in Euro, is not a professional rate. If the more glamorous rungs are at 0,30€ and up, how long do you think it would take a young *professional* (not wannabee) translator to get there if he/she starts out at 0,04€?

      No, I did not suggest getting an in-house translator position to start off and to pay the bills (as you said, they are hard to come by and the well-paying ones are rare). What I suggested (if that doesn’t make you schizo 🙂 ) is to split your time between getting yourself established as a translator (your career) and taking on any ol’ part-time job (unrelated to your career) to keep afloat financially (think “crate” and housebreaking puppy training – the little ball of fur won’t eat or sleep where he piddles). I had a great time working the fresh fruit juices counter at a health food store a zillion (sigh) years ago!

      I don’t disapprove of, look down upon or criticize translators who do tests for free or charge peanuts (thanks, BTW, for putting my blog in the helpful category ;-). I’ve just observed it is not the best use of their time, does not provide the hoped for results and makes it very hard later on to break out of that market’s constraints. I also think many get overly influenced (brainwashed?) by the dominant discourse on sites like Proz, Translator’s Café, Go Translators, sites that do not represent the translation industry’s full range of markets or niches. If you are going to work for free, make it count: help a good cause (goodness, Haiti needs your skills!), get your name on those pro bono translations and NGO’s are more than willing to provide references. That builds your portfolio, portfolio you show with pride to clients. Two hours spent on a free translation test are usually better invested in two hours of networking. Build your reputation on-line and in person (prescriptors – and that includes colleagues) need to know you exist, where to find you, how to contact you).

      And if you’re going to attend the SFT’s course “Style Matters” on February 5th, give me a high sign 🙂

       
  • Oliva

    p.s. I’d better explain why I am taking the angle that I am. A company director who I greatly admire once said to me: “Decide on what you believe in, and then fight the case from the other corner. You will be amazed at how this opens your mind to the way others think.” So this is what I’m doing. I’m trying to put myself in others’ shoes and see the world of translation as they see it. If I see the argument as one-sided, it is because I agree with you and there doesn’t seem to be anyone willing to fight the other, less glamorous corner (plus I love a good debate!)

     
     
     
    • Your p.s. came in while I was writing you. Yes! That is a key skill to develop as it will prepare you to understand and respond to clients’ needs, negotiate with them and engage in some client education – if need be – on what quality translations require and the ROI clients can expect from them.

       
  • Oliva

    Hi Patricia,

    This is an interesting conversation — thank you! Sorry for confusing your mention of in-house work. I skim-read your answer during break from a translation, which is bad of me. Also, I never meant to point the finger at you! I find that your blog is one of the most useful and informative blogs for translators and I have never once felt that you have indulged in any translator-bashing whatsoever 🙂 If I am airing my thoughts here, it is because I consider you to be open-minded and receptive to such discussions.

    Now for these tests, I think free tests are just one symptom of the bigger underlying problem: the secrecy surrounding rates. Rare are the translators who will put themselves out on a limb and state in figures what they actually charge their clients. And I understand the reluctance. Yet it does mean that for a lot of translators (especially new translators) setting rates is like stabbing in the dark. They have to guess what their competitors are charging, then pitch one cent lower to get the gig. They do this because they want (and need) experience. Agencies know that rates are a taboo subject among translators and they play on it to their advantage. In fact, the bottom feeders proudly post their rates on their websites making outsiders believe that that is the going rate for translations. The standards have been lowered to such an extent that low rates are the norm, and free tests are now “accepted” as part of the recruitment process of freelance translators.

    Sara’s suggestions are great, but the downside is that they are slow. Often translators have to wait a couple of months before these industry events come round. And networking isn’t done overnight either. Low-paid work is a stopgap for many a translator. It brings in a bit of cash while translators work at implementing their marketing and networking strategies. And while developing relationships with veteran translators may take several months, doing a free test may take a couple of hours and bring some paid work in within the week. I have done a number of free tests and now make all of my money from these agencies. I have been developing relationships with other translators, but building trust takes time and paid work hasn’t come my way yet (even though my fellow translators have rated my work as excellent and technically accurate).

    “Faire les bons choix” contains very useful information on how to hire a good translator, but it focuses on educating translation buyers on how to pick experienced translators who are experts in their particular field of specialization. This is all very well (and top-notch advice), but when you are starting out you are not an expert, and you cannot market yourself as one either. Maybe translators who are fully versed in their specializations can avoid doing free tests, but those who have decided to stop being generalist translators and start specializing are in more of a predicament. How can you become an expert if you have little or no experience in your chosen field of specialization (even though you have worked to gain the necessary knowledge in your field)? At what point can you call yourself an expert and start refusing free tests and commanding high rates? How else can you get your foot in the door, and keep revenues coming in at the same time ? There is no easy answer.

    Anyway, I can see that I am trying to cover too many topics in my answer (even though all points are inextricably linked). I appreciate the time you have taken to reply to my comments Patricia, and your advice. I will keep up the networking and try and find some NGOs who could use my help.

    Re: Style matters, I attended this seminar in the Catskills. It was awesome, you will love it!

     
     
     
    • We’re talkative, that’s good! And I’ll keep these exchanges on-line as they could benefit others.

      I’m glad for you that several of the free tests you’ve taken have led to work. I know too many translators (even good ones) who despair hearing back from an agency. I still believe it is a short-term solution with little long-term potential. Careers are built, and yes, this takes time, a strategy and clear goals: the earlier you start networking and building relationships, the easier it will be to get where you want to go over the course of your career. Opportunities don’t happen, they are created. Serendipitous occasions do take place, sometimes, too.

      As to the rates issue — I’ve posted on this topic several times and undoubtedly will again. To me, it makes little sense for most translators to announce their rates out of context because each project is different and there are myriad different translation markets. Imagine you (generic you) publish a rate on your website, but you return a quote to the prospect, having considered the project’s detailed specs, at a very different rate. The prospect is going to have a very hard time swallowing that change, even if you explain the reasons why.

      That you published a rate (even if it is specified “minimum”) gave that variable (cost) co-equal billing (all puns intended) with your expertise and the added value you can bring to a client. How do you think this will affect your dialogue with the client? Will you discuss in priority what they need and want and how you can indeed solve their problem? Don’t think so. When a prospect contacts me and the first or second question is “what’s your word rate?”, there is a better than 90% chance that conversation is going to go nowhere. Part of the problem with rates is the unit count approach. Translators don’t sell carrots by the pound. I can well understand that opting for a consultant’s approach to taking a client’s brief and developing a proposal is something that happens with experience, it’s not a starting point. But just keep it in the back of your mind, it might come in handy.

      If you like, send me your details. You never know.

       
  • Subir des tests avec des électrodes plantés dans mon cuir capillaire ou la pulpe de mes doigts, qui se promènent hésitant ou galopant sur mon clavier ? Non merci. Et les souris de laboratoires (pas les rats de bibliothèques comme moi), vous pensez qu’elles paient de leur temps pour se faire tester ? Je crains que Mickey et Minnie subissent.

    1) Si j’étais une automobile, mon constructeur me ferait subir un essai de choc dans un laboratoire ad hoc. Bien évidemment, il s’offrirait les services payants d’une société spécifique pour cela.

    2) Si j’étais un bâton de rouge à lèvres, mon fabricant me soumettrait aussi à une batterie de tests pour vérifier mon caractère non allergène et mesurer la douceur des baisers de mon utilisatrice. Et là encore, il paierait un labo spécialisé pour cela.

    Seulement voilà, je suis une traduction et pour cela je ne ressemble à aucune autre traduction. Je défie toutes les lois de l’évaluation. Il ne manquerait plus que mon auteur traducteur paie une quelconque évaluation avant de pouvoir me commercialiser à un acheteur. Ou bien l’acheteur devrait me payer encore plus cher – le prix du test répercuté sur mon tarif.

    Après la matière, revenons aux professionnels maintenant. Le médecin ? S’il était testé plus souvent, peut-être que mon biceps enflerait moins à l’issue d’une séance de vaccination. Et pourtant, sa profession est réglementée… Mon médecin, mon notaire, mon architecte, mon avocat et caetera. Pourquoi ça marche avec lui ? Pas parce que je le “teste”, mais parce que j’ai confiance en lui. Et je ne parle pas de mon artisan boucher, qui, comme la réclame le disait dans les années 80-90, “il est fantastique”. Il le devient un peu moins le jour où il me fait prendre du gras pour de la bidoche de premier choix.

    Et cette confiance, c’est la même que celle je recherche chez mon traducteur. Elle n’a pas de prix. Elle s’acquiert certes, mais au fil du temps, des échanges, des dialogues…

    Un test gratuit, voire même payant, et pourquoi pas des traductions “satisfait ou remboursé”. Ou buy one get one free. Et si on commençait par faire confiance au traducteur, tout simplement ? Ah oui, faire confiance, je touche le problème du doigt – sans électrode, mais je l’ai déjà dit : ça pose des risques ? Mais une agence – puisque les agences sont évoquées,c’est un décideur, n’est-ce pas ? Un décideur, ça prend des risques, non ? Y compris celui de miser sur le mauvais cheval, pardon, traducteur de deuxième choix, qui écrit gras.

    La traduction n’est pas une marchandise, le traducteur, encore moins un animal de laboratoire. Il est un animal tout court, dont l’âme se reflète dans ses créations. Wahou ! Je m’impressionne à moi-même. On va finir par croire que je suis narcissique. Et pourtant non.

    Ma réponse à la question de Patricia : je n’effectue pas de tests, ni payants, ni gratuits, mais suis volontaire pour mettre et de mon coeur et de mon âme, dans mes traductions. Des qualités qui se valorisent. Mais le Client l’aura compris.

     
     
     
  • Sophie

    Bonjour,

    je découvre ce blog depuis viadeo, et je trouve passionnantes les discussions que j’ai déjà lues… en particulier celle-ci.
    Après avoir lu les arguments de Patricia et d’Oliva, tous très pertinents à mon avis, j’ai envie d’y ajouter mon grain de sel.
    Pour me présenter rapidement, je suis traductrice libérale depuis un peu plus de 11 ans.
    Je crois que les tests gratuits sont un bon moyen pour les agences de se faire une idée de la compétence d’un traducteur débutant.
    Mais lorsqu’une agence sérieuse travaille régulièrement avec un traducteur et lui demande un test pour un projet particulier, elle le rémunère. En fait, ce sont deux situations différentes.
    Je ne suis pas sûre que cela dévalorise la profession d’accepter des tarifs bas (pas plancher tout de même, mais disons, entre 6 et 8 centimes) pour des agences qui sont réputées pour ne pas payer beaucoup leurs traducteurs. Il me semble que c’est un moyen de faire ses armes et d’acquérir cette fameuse expérience source de valeur ajoutée, qui nous permettra de fixer des tarifs plus professionnels.
    Ne vous méprenez pas, je suis fermement convaincue de la nécessité de maintenir des tarifs corrects dans notre métier. Mais il y a des agences qui ne paient pas cher, et revendent aussi à bas coût. Souvent, cette pratique est associée au partage des projets entre plusieurs traducteurs, pour tenir des délais très serrés. Forcément, la qualité s’en ressent. Et le client final en a pour son argent.
    Je trouve bien plus préjudiciable, en revanche, de fixer des tarifs trop bas face à des clients directs.
    Je crois que je me suis un peu éloignée du sujet principal…
    Je trouve excellente l’idée de Patricia de travailler pour des ONG. Bien plus valorisante que de faire des tests gratuits avec très peu de retour.
    Je n’avais jamais envisagé cette possibilité, mais je la recommanderai à l’avenir.

    Sophie

     
     
     
    • Bienvenue, Sophie!

      Sur la question tarifs agences v. tarifs clients directs, il y a deux écoles:
      – celle qui argumente “si je fais le même travail, pourquoi donnerais-je une réduc?” (c’est à l’agence de trouver méthode de se faire rémunérer la valeur ajoutée qu’elle apporte au client, inter alia révision/relecture par un tiers)
      – et celle qui, en fait, fait le travail de négo de l’agence en en appliquant une grille tarifaire réduite pour “apport d’affaire”.

      Je conçois bien que la première stratégie soit parfois difficile à faire passer, mais la seconde me dérange profondément: une agence est un client comme un autre et si l’engagement du traducteur, sa valeur ajoutée au projet et la qualité du travail rendu sont égaux, pourquoi proposer de les dévaloriser? J’admets que je n’ai pas souvent à trancher puisque les agences ne font guère plus partie de mon marché.

      Il ne faut pas oublier que le coefficient multiplicateur des agences est entre 40% et 200%… Le savoir peut aider ceux et celles qui négocient leurs tarifs avec des agences.

       
  • Sophie

    Ah mais justement, je trouve que si la qualité de la traduction et l’engagement du traducteur sont les mêmes, la valeur ajoutée au projet ne l’est pas forcément selon qu’on travaille pour une agence ou en direct.
    Par exemple, l’agence fait en principe une relecture, alors qu’en direct, je m’arrange pour faire relire moi-même ma trad.
    Et aussi, en cas de traduction avec Trados, je livre généralement (à l’agence) des fichiers non nettoyés, sans me charger de l’indispensable cosmétique dans les fichiers PowerPoint, par exemple.
    C’est le temps passé sur les finitions qui justifie – à mes yeux – l’écart de prix.
    Cela dit, j’aimerais bien inverser la proportion agences/clients directs dans ma clientèle, je travaille dessus…

     
     
     
  • Lakshmi

    Merci Patricia pour ce blog très bien ficelé. Je prends mon courage à deux mains (j’avoue être mal à l’aise avec des discussions “virtuelles”) pour ajouter à mon tour mon grain de sel à ce débat fort intéressant.

    Personnellement, je n’ai rien contre les tests – même gratuits, s’il s’agit d’un test de 500 mots maxi. Je comprends bien qu’un client potentiel ait envie de voir “sur pièce” la qualité de mon travail, et ce, même après avoir parcouru des échantillons de traduction et mes références. Je vois ça un peu comme la première consultation chez un expert-comptable ou un avocat – qui est gratuite, si je ne m’en abuse. Mon expert-comptable m’a été recommandé par un ami à qui je fais confiance à cent pour cent – et pourtant ce n’était pas suffisant. Il fallait que j’aille le voir, et c’est parce qu’il a su répondre intelligemment à mes questions que je l’ai engagé. Quand on achète une voiture ou une moto, on a bien la possibilité d’un “test ride”, n’est-ce pas ? Comment avoir sinon le “feeling” pour cette bagnole-là, où cette bécane-la ?

    J’ai dû faire quatre à cinq tests ces quatre dernières années et, tout comme Oliva, j’y ai presque toujours gagné un client. à propos, et pour répondre à la remarque très juste de Patricia quant à la possibilité d’être certain que c’est bien le postulant qui ait effectué le test, seul, dans des conditions d’un projet réel… je me souviens d’un cas ou j’ai dû passer deux tests : le premier par mail et le deuxième chez le client. On m’a mis devant un ordinateur, on m’a filé deux dicos (un bilingue, un monolingue) et on m’a donné le top départ…

    Bref, je fais le test si :
    J’ai le temps
    J’ai envie
    Le sujet / le client / le projet / le tarif m’intéressent.

    M’enfin la solution est peut-être celle qui propose Patricia : voici des exemples de mon travail, voici mes références – et commençons avec une petite collaboration, pour voir comment ça se passe.

     
     
     
    • Bravo, Lakshmi, d’avoir pris ton courage à deux mains 🙂 pour ajouter ton point de vue. Dans ce genre de débat, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, l’opinion de chacun(e) est à respecter et la démarche soutenue, si cette démarche est choisie en toute connaissance de cause et non subie.

      Néanmoins, comme tu aimes les fruits, puis-je suggérer que, peut-être, tu compares des pommes et des oranges? Une traduction n’est pas un bien produit de manière standardisée et industrielle. Tu peux essayer un modèle de voiture ou écouter le dernier CD de ton artiste préféré avant de l’acheter, mais que tu l’achètes chez Dupont ou Durand, ce sera toujours la même voiture et le même CD (à ce titre as-tu lu “Translation: Buying a Non-Commodity”?). Ce n’est pas le cas d’une traduction.

      Tu évoques (très bon exemple) ton besoin de rencontrer l’expert comptable recommandé par ton ami avant de le missionner. Caroline parle de confiance. Je soulève la démarche de consultant (et dans un autre billet parle de “résonnance”). La consultation gratuite d’un EC ou d’un avocat, la prise de brief d’une agence de comm’, l’entretien entre donneur d’ordre et consultant ou traducteur pour établir un cahier des charges détaillé sont comme les raisins d’une même grappe: toute prestation intellectuelle spécialisée, non-standardisée, hautement différenciée et impliquant au moins deux parties dans la réalisation du projet (client et prestataire à minima) requiert dialogue, un interview mutuel où l’un expose son problème, ses besoins ou ses objectifs et l’autre fait valoir ses capacités et ses compétences à y répondre (ou non, c’est selon). Si le casting est bon, le courant passe, la confiance commence à naître. Es-tu impliquée dans la fabrication d’une voiture ou d’un CD? Non. Le produit existe, il plaît ou non, tu l’achètes ou non.

      Pourquoi les traducteurs effectueraient-ils un service gratuitement? Ton EC t’a-t-il établi ta CA 12 ou ta 2035 avant que tu ne le missionnes? Non. Il a écouté ton besoin, expliqué ce qu’il pouvait faire pour toi, a répondu à tes questions et t’a probablement donné une idée de budget. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il se fait tard et j’ai une grosse journée demain 🙂

      Comme je l’ai dit dans mon billet, c’est rare, mais il m’arrive de faire des essais, comme toi, si j’ai le temps, si le projet me titille beaucoup, si budget du projet en vaut la peine et si cela pouvait m’amuser ou m’apprendre quelque chose. Dans ces cas là, je le fais en toute connaissance de cause, par choix, et non pas parce que je pourrais considérer cela un passage obligé normal dans cette profession (oh! que non!) ou la meilleure manière de prouver mes compétences au prospect.

       
  • Lakshmi

    Voilà le genre de réponse – claire, courtoise, pleine de bon sens – qui fait réfléchir et donne envie de revoir ses positions.

    Ce qui me plaît dans ce métier, c’est qu’on apprend tout le temps – sur la traduction “pure” comme sur la façon de gérer son activité. En ce qui me concerne, la décision est prise. J’offre une *service* (si si, pas un produit, ni une consultation) de qualité ; le test, c’est moi qui décide si je veux le faire et, si je le fais, ce sera dorénavant payant.

    Merci – à Patricia, et à vous tous – pour m’avoir donné un point de départ et des éléments constructifs pour mener une réflexion sur un sujet que j’ai sans doute traité jusqu’à présent avec une certaine insouciance.

     
     
     
  • @Oliva
    Just to clarify, I was not recommending attending professional events for translators in relation to this particular discussion (altho’ it is a great idea and a great way to network). What I did say is that a translation agency project manager’s *job* is to build a network of reliable vendors (a very people-oriented job, IMO). Relationships are (or should be) their bread and butter. An agency PM that randomly opens a professional directory or does a web search to find a translator for his or her client is not adding a whole lot of value to the equation (the client is paying for a proven network of vendors, for the assurance the PM’s relationships provide, in a sense). A PM without a professional network of clients, translators, and colleagues from which to draw vendors or seek recomendations, a PM who does not take time to meet with prospective vendors face-to-face…is in my opinion a no-value-added broker. And why should we help brokers make margins off of our work by doing free tests for them? As Patricia has pointed out, better to spend time building business with *real* clients in other ways. I am currently in the middle of an interesting case involving a *paid* test for a direct client and as soon as the outcome is known (whether I get the job or not), I’ll post about it on my blog.

     
     
     
  • Quel débat riche et passionnant ! Bien qu’étant encore une relativement “jeune” traductrice, j’ai un peu changé de point de vue sur la question. A mes débuts, oui, j’ai fait quelques tests de traduction gratuits. Et ça ne me choquait pas, j’étais débutante et je n’avais pas de références à présenter, aucune expérience à faire valoir ou si peu. D’ailleurs ces tests (quatre, à vrai dire, pas trop longs si mes souvenirs sont bons) ont pour la plupart débouché sur du travail régulier, donc je n’ai aucun regret. Dans trois cas, il s’agissait d’entreprises que j’avais sollicitées, et non d’un PM d’agence ayant trouvé mes coordonnées sur un annuaire de traducteurs, ce qui change aussi un peu les données du problème 😉 Le quatrième cas était un peu particulier, puisqu’il s’agissait d’une multinationale du sous-titrage bien connue des traducteurs de l’audiovisuel – mais que je ne connaissais pas encore – qui m’avait démarchée. J’ai reçu un mail surréaliste m’indiquant que mon test avait été accepté et que ladite multinationale m’offrait généreusement du travail à 0,20 dollar le sous-titre. Si le test n’a débouché sur rien dans ce dernier cas, il m’a au moins donné l’occasion de prendre la mesure de l’état catastrophique dans lequel se trouvait le secteur du sous-titrage, d’envoyer un mail indigné et défoulant à mon interlocuteur, de m’interroger sur la notion de tarif acceptable et de mieux définir ce que j’attendais en termes de tarifs.
    Six-sept ans plus tard, je ne sais pas… ça m’ennuierait effectivement qu’on me demande de faire mes preuves avant même d’envisager de me rémunérer. En même temps, on ne me le demande plus quand on me contacte. Mais je crois que je présenterais à mon interlocuteur des échantillons de traductions, tout simplement. Et si ça ne lui suffisait pas, je pense que je lâcherais l’affaire ou que je négocierais un test rémunéré.

     
     
     
  • Hi Patricia.

    Thanks for this post which has triggered off such interesting comments. I myself agree to do short tests. I am a newcomer to the field and feel comfortable demonstrating my skills in this way if I think the agency is professional and will potentially give me work.

    I share many of the same concerns as Oliva–it’s hard getting your foot in the door and hard figuring out how much to charge. At the SFT training session in Paris last November, the SFT translators repeatedly emphasized the need to correctly position yourself in the market (ie. specialize and don’t compete on price); what we all really wanted to hear was, ‘Charge at least X euro cents per word for general translations.”

    As for myself, even though I’ve been translating for less than a year, I think I’m doing OK. So far, I’ve only worked for direct clients although I’d like to do some agency work just to get more volume.

    Thanks to everyone for the helpful comments.

     
     
     
    • Hi again Patricia,

      I had written the above comment over a year and half ago, after freelancing for about six months. I have since changed how I operate; we learn from trial and error.

      I quickly stopped doing free tests when I figured out that serious clients could just “test” me by just giving me short, paid assignments.

       
      • Good for you, Catherine! And I’m sure it’s bolstered your credibility with (real) prospects in the process 🙂

         
  • […] was starting to grow a tail when I came across this blog post on Intercultural Zone. Patricia Lane gives this advice to a struggling freelancer: What I suggest […] is to split your […]