Q1 en excès de vitesse, un bilan s'impose

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Contemplation imminente

Contemplation imminente

Le hamac et la contemplation sont pour bientôt. Je me le suis juré, promis. Je l’ai surtout juré, promis à mes proches qui, la semaine dernière, ont soupiré, mine défaite et moral dans les chaussettes, « tu es trop prise pour t’occuper de nous. » Aïe, bonjour le rappel à l’ordre ! A l’équilibre ! Que je prône souvent, n’empêche.. Fais comme je dis, pas comme je fais.

Face à l’irrésistible, je ne résiste pas. Q1 en excès de vitesse, c’est grisant.

Je vous ai donc délaissés aussi (vous ne m’en voulez pas ?) et aimerais me rattraper (un peu) en partageant avec vous les grandes lignes d’un bilan que je dresserai, au calme, dans mon hamac (ou ailleurs, peu importe) dans un avenir proche.

1. L’importance capitale d’une proposition détaillée et de CGV signées

Nombreux freelances passent outre, arguant qu’une relation de confiance réciproque les rendent superflues, un échange de courriels suffit, qu’il ne faut pas tomber dans la méfiance et la rigidité.

Balivernes ! D’abord, c’est une démarche pro qui permet à toutes les parties de savoir qui fait quoi, comment et quand. Cette transparence est autant dans l’intérêt du client que du prestataire.

Je viens de terminer un projet de copywriting qui a dû être recadré deux fois, car, étant tributaire du « quoi » et du « quand » de plusieurs intervenants qui ont fait « pschitt », je ne pouvais avancer. C’était comme être le charpentier d’une maison en construction en attente du maçon qui doit poser les fondations et monter les murs.

Take-away : La clarté de la proposition a permis de réorganiser le projet sans heurts et sans dommages. Passer outre aurait été catastrophique.

2. Petit conseil devient grand projet

Les prestataires indépendants ont un devoir de conseil auprès de leurs clients. Souvent, ces conseils ne portent que sur la partie émergée de l’iceberg, ce sur lequel nous avons une connaissance directe, le projet pour lequel nous avons été missionnés. Cela permet de temps à autre de monter en gamme, d’augmenter la valeur ajoutée que l’on apporte au client.

Parfois, quelle chance, une petite phrase dite en passant ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Et change complètement la donne.

Fin décembre, j’avais été missionnée en urgence extrême pour traduire la partie stratégique de l’appel à projet d’un PRES (pôle de recherche et d’enseignement supérieur) pour le concours Initiative d’excellence de l’Agence nationale de la recherche dans le cadre du Grand Emprunt. Beau projet qui aurait pu en rester là. Et que je pensais en resterait là.

« Pourquoi avez-vous investi tant de temps à rédiger en français un dossier qui devait être soumis en anglais ? Ne serait-ce pas optimal en temps, qualité et budget de le rédiger directement dans cette langue ? »

« Nous ne sommes pas capables de faire cela en direct ! »

« Mais si ! Il suffit d’inclure le bon rédacteur anglophone à l’équipe dès le lancement d’un projet ! »

« Ah bon ? Concrètement, comment on fait dans ce cas ? »

« Je me déplace… »

Un mois plus tard, je rejoignais le noyau dur de l’équipe pour préparer la phase 2 du concours, le grand oral, en anglais, face à un jury international de haut niveau : conseil en communication interculturelle, rédaction du discours de soutenance du projet, accompagnement des intervenants à la livraison de ce discours dans une langue qui n’est pas la leur et ainsi de suite.

Une petite phrase qui m’a permis de participer à un projet que l’on peut dire réellement « unique », car il n’y aura pas de sitôt un autre Grand Emprunt.

Take-away : Soyez toujours à l’écoute de la partie immergée et plantez des graines de réflexion. Il y en a forcément une qui poussera.

3. Former des clients, j’adore. Former ses collègues ?

Quand l’Aprotrad m’a contactée pour me demander de leur faire une formation marketing, mon estomac s’est noué.

Je conçois et mène des ateliers de formation depuis longtemps, typiquement pour des cadres sup’, et j’adore ça. Mais former ses paires ? Gloup. Panique à bord. Surtout que l’expression des besoins était tellement vaste qu’il était difficile de s’accorder sur un thème 1) qui plairait à tout le monde, 2) pouvait être traité en une journée et 3) sortirait des sentiers déjà bien balisés par mes confrères et consoeurs traducteurs-formateurs à la SFT et ailleurs.

Mais je n’allais quand même pas me dégonfler ! Je leur ai concocté de toutes pièces et sur mesure un atelier intitulé « Fearless Un-Marketing » et les papillons dans le ventre j’ai pris le train pour Orléans : l’ingénierie pédagogique marcherait-elle ? J’allais la tester pour la première fois.

Et je suis rentrée boostée d’avoir pu observer au fil des heures les participantes s’épanouir et vivre pleinement « leurs déclics ». Parmi les témoignages et évaluations reçus, celui-ci m’a particulièrement touché :

Pour Noël, mon fils a reçu un bloc de sable/terre compressé avec des outils d’archéologue. Le jeu consistait à « fouiller » le bloc pour y découvrir tous les ossements d’un dinosaure, à assembler ensuite. J’ai cette sensation, que ton atelier m’a aidée à mettre au jour des choses qui étaient enfouies en moi, mais bien là 🙂

Take-away : C’est en dépassant ses peurs et ses réticences que l’on arrive à progresser et donner de soi, quel que soit son rôle dans un contexte donné !

Dans quelques semaines, les orteils en éventail, je vais savourer tout cela, pour en conserver l’énergie positive, méditer sur les opportunités à construire, et surtout, surtout !, faire amende honorable à mes proches qui ont été si patients depuis le début de l’année.

 

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