Décortiquer une offre alléchante

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On vous offre la lune?Si cela a l’air trop beau, c’est peut-être le cas

Ding. Le son joyeux de mon ordinateur annonçant l’arrivée d’un mail dimanche matin.

Confortablement installée avec une tasse de café fumant, j’ouvre le mail et trépigne en lisant le titre : on me proposait un contrat freelance de 7 mois à  2 500 USD par mois. Soit un CA assuré de 17 500 USD (grosso modo 13 250 € bruts).

Très tentant, par les temps qui courent, non ? 

Surtout que le sujet me botte – être rédac-chef d’un site Web français pour une multinationale leader mondial dans son secteur.

 

 

Les plus

  • visibilité financière sur plus d’un semestre (qui amortit les montagnes russes typiques d’une vie de freelance)
  • autonomie dans les choix de sujets, de rédacteurs missionnés
  • avoir à rédiger également des billets signés qui seraient largement diffusés
  • une belle référence professionnelle

La carotte était juteuse, croquante à souhait, mes méninges commençaient déjà à construire le calendrier éditorial, bref, j’étais déjà dedans.

Réfléchir, d’abord

Le rétroplanning, c’est mon truc. C’est le deuxième élément sur lequel je réfléchis, après l’intérêt de la mission et avant la question “sous”.  J’ai fait l’inventaire de toutes les responsabilités qui devaient m’être confiées et, face à chacune d’elles, j’ai évalué le temps nécessaire pour la mener à bien.

Et j’ai fait le total. En moyenne, deux à trois jours par semaine seraient dévoués à ce contrat. Serait-ce un obstacle insurmontable ? Cela dépend de mes autres projets.

Planning fixe

La publication d’un journal, même en ligne, suit un calendrier prévisible : s’il doit sortir lundi, mercredi et vendredi, par exemple, il n’y a pas de souplesse. Quand je suis en déplacement 3 jours sur 5, par exemple pour animer une formation, ça va coincer puisque je ne peux pas nécessairement m’en occuper le week-end.

Mener d’autres projets de front

L’engagement requis sur ce projet peut rend difficile travailler en équipe sur un autre projet. Il est temporellement compatible avec des projets de traduction menés de manière totalement autonome, mais avec peu d’autres types de missions réalisées ces dernières années.

En gros, dire “oui” à celui-ci m’obligerait à “dire non” à d’autres projets intéressants ou à des clients fidèles. Pendant 7 mois. Le risque est gros et la valeur de renonciation  conséquente.

Budget proposé

Au premier abord, cela avait l’air pas mal : 2 500 USD / mois pendant 7 mois. De quoi voir venir, non ?

Mais regardons cela de plus près. C’est en fait un CA de 625 USD par semaine, soit 470 € bruts. Même pour un engagement d’un jour par semaine, c’est pas terrible, mais pour deux à trois jours, j’ai rigolé. Le compte n’y est vraiment pas. 

Alors j’ai dit non, merci

Avec une petite crampe de regret à l’estomac, faut l’admettre. La mission m’intéressait. Beaucoup.

Etre globablement peu disponible pendant un mois ou deux fait partie du métier de freelance, et les clients le comprennent. Parfois, même, ils révisent leur planning pour pouvoir collaborer avec vous (si, ça arrive !).

Mais un client ne va pas vous attendre 6 ou 7 mois, faut pas rêver. L’impact impact sur mon CA 2012 (voire même 2013 !) et mon portefeuille clients et prospects était trop risqué pour tenter le coup.

Oui, même avec un budget renégocié à la hausse ( il aurait fallu qu’il le soit !), car la dépendance financière vis-à-vis de ce client fragiliserait mon entreprise.

Take away

  • analysez de manière lucide les propositions qui vous sont faites
  • soyez pleinement conscients du temps que vous aurez à mobiliser pour faire un travail irréprochable
  • envisagez un Plan B en cas de souci (maladie, problème familial, autre…)
  • examinez les inter-connexions de la mission proposée avec vos domaines d’expertise (faire d’une pierre deux coups) 
  • accepter implique aussi renoncer : mesurez objectivement les effets de ces éventuelles renonciations
  • décidez une fois que vous vous serez assuré d’avoir bien en tête la vision globale à moyen terme de votre entreprise

Et vous ? Raisonnez-vous court terme ou long terme ? Est-ce votre chéquier qui décide ou votre stratégie d’entreprise ? Pensez-vous au retour sur investissement de chaque projet avant de vous engager ? Avez-vous fait des choix que vous avez eu à regretter ? C’est à vous !

 

 

 

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