Comment valoriser son expérience quand on n'en a pas beaucoup ?
Le mois dernier, Sophie Dinh nous offrait son retour d’expérience après avoir préparé une proposition en suivant les tutos que j’avais publiés.
Sophie précisait :
La partie compétences m’a posé plus de problèmes. Pas facile de dire simplement : je suis douée, j’ai les capacités requises. J’ai souligné les défauts (style, syntaxe, cohérence, etc.) de la publication actuelle, en signalant simplement que ce sont des erreurs que je ne commets pas. Mon problème est que je n’ai pas des masses de références à montrer. Et que j’ai du mal à me mettre en avant. Perso, j’aimerais bien voir ce point plus détaillé, avec des exemples (Patricia, si tu me lis…).
Bon, je m’y colle…
Critiquer n’est pas se valoriser
C’est très tentant, lorsque l’on constate qu’une prestation — quelle qu’elle soit (traduction, rédaction, animation, plan de comm’, etc.) — est mal fichue de pointer ses défauts pour souligner par l’exemple que nous ferions bien mieux !
Sans que le prospect nous l’ait demandé, c’est une démarche risquée. Et si son époux ou épouse avait traduit le texte ? Son fils conçu le site Internet ? Son patron établi le plan de comm’ ? Même dans le cas d’un prestataire lambda, pointer les défaillances pour faire valoir ses propres atouts n’est pas très élégant.
Critiquer, c’est très facile. Et culturellement, c’est très français : le manager français qui pense complimenter son collègue américain en lui disant que son travail est “pas mal” ne comprend pas pourquoi ce dernier a l’air catastrophé.
Lorsque l’on souhaite, pour diverses raisons, employer ce genre de stratégie, pensez “abeille” : enrobez vos critiques avec une bonne dose de miel flatteuse.
Exploitez l’approche latérale
Personne n’est unidimensionnel. Vous n’êtes pas *que* traducteur / rédacteur / consultant / formateur. Mettre en avant son savoir-faire et son savoir-être ne se limite pas à creuser dans ses références professionnelles, surtout lorsqu’elles ne sont pas pléthoriques.
Travailler en direct avec des clients finaux plutôt qu’en sous-traitance demande des compétences qui ne sont pas forcément liées à votre métier ou à votre prestation stricto sensu.
Pour sortir du lot, il faut montrer vos aspérités (professionnelles ET humaines). Vous pouvez être le meilleur professionnel du monde, si c’est un calvaire de travailler avec vous, vous ne fidéliserez pas votre client.
Professionnellement
Après avoir creusé vos quelques références d’indépendant, remontez le fil et décelez ce qui est exploitable dans votre parcours salarié, votre parcours étudiant et stagiaire.
Qu’avez-vous appris lors de votre petit boulot estival chez McDo qui apporte un éclairage sur le thème de la relation clientèle et/ou de la gestion du stress ?
Lorsque vous avez galéré pour terminer votre mémoire de maîtrise, avez-vous appris des techniques de mise en page et de révision qui pourraient être un plus dans votre profession actuelle ?
Vous avez totalement changé d’orientation professionnelle ? En donner les raisons montre votre travail sur vous-même, vos centres d’intérêt, vos prises de responsabilité, et votre habileté à construire avec les atouts d’une expérience passée.
Personnellement
En dehors du boulot, qui êtes-vous ? Que faites-vous ?
Vous faites partie d’une chorale ou d’une troupe de danse ? L’harmonie des voix et des mouvements n’est-elle pas inhérente à la communication ? L’esprit d’équipe et le travail en groupe ne sont-ils pas importants pour travailler efficacement avec votre client ?
Vous êtes bénévole dans une association. Qu’elles y sont vos responsabilités ? Organisationnelles ? Levée de fonds ? Animation d’évènements ? Porte-parole ? Partagez-vous une cause, une passion avec votre prospect ?
Vous êtes dingue de yoga. La patience, l’attention au détail, la souplesse n’ont-elles rien à voir avec le projet que vous pistez ?
Vous courez le marathon de Paris tous les ans. La détermination, l’engagement de vous entraîner que vous soyez fatigué ou non, l’association du mental et du physique pour optimiser vos performances en disent long sur qui vous êtes.
Laissez parler vos passions et vos engagements
Dire que parler de soi pour se vendre est dur est une litote.
Ecoutez-vous : quand êtes-vous le plus passionné, le plus convaincant, le plus sûr de vous, le plus intéressant ?
Quand vous parlez de ce qui vous passionne et vous tient à coeur.
En laissant parler vos engagements et vos passions, ils vous révèlent souvent bien mieux que lorsque vous vous efforcez de parler d’eux ! Faites un essai et partagez-le ci-dessous !
Tags: marketing du freelance, proposition de service, relation client, savoir-être, savoir-faire
Merci Patricia pour cette réponse détaillée.
En ce qui concerne la critique, je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est risqué et peut même manquer d’élégance. Mais dans le cas de ma proposition, je crois que c’était nécessaire : la demande de mon interlocutrice était : “La traduction qui est faite actuellement est catastrophique *plein d’exemples de mauvaises traductions, d’incohérence des termes clés, de fautes de français*, j’ai besoin d’un professionnel pour faire du bon boulot.”
Je ne me suis pas contentée de lui dire “Vous avez raison, cette trad est nulle” 🙂 mais j’ai pointé les lacunes en expliquant comment mon expérience personnelle garantit que je ne ferai pas ces erreurs.
Et pour la suite, tu me donnes de bonnes idées : chercher des atouts dans mes expériences passées et dans mes activités/passions personnelles, oui, ça me parle bien. Je vais travailler là-dessus.
ça avait l’air intéressant, mais pas lu car blanc sur noir illisible… dommage…
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